5 octobre : Arrivée à Tokyo

Le vol continue donc de nuit le mardi au petit matin (je me suis mis à l’heure du Japon deux heures après le décollage), mais il fait encore noir dehors… il fait sombre dans l’avion tout est fermé mais quelques heures de sommeil difficile plus tard (il a fait très froid) j’ouvre le cache du hublot pour voir que l’on a vite rattrapé le jour !

Hublot fermé, tout le monde dort

Ciel dégagé et clair dehors

Tout le monde ne dort pas dans l’avion, et dans le cas d’un avion de nuit c’est difficile de faire nuit blanche… Un japonais dans la rangée du milieu a bien regardé 5 films d’affilé. Je me réveille à 12h00, il reste près de trois heures de vol. L’avion arrive bientôt au bout de la Russie et la carte de vol indique que nous faisons route vers Vladivostok. Les paysages ont l’air hostile de là-haut… c’est une suite de montagnes sans végétation et sans habitations. Le terrain est vallonné, désert et recouvert de rivières. Je me dis que le Japon, qui se fait proche, n’a rien à envier à cette région inhospitalière.

En attendant, je choisis un film au hasard pour passer le temps. Un deuxième repas est servi par les hôtesses 1h30 à peu près avant l’atterrissage. Cette fois-ci, c’est un plateau plus léger : du jambon, des tranches de fromage, des fruits et du thé. Pas très halal japonais comme repas ! J’ai trouvé le temps long pour ce premier vol en avion. Cela aura eu l’avantage d’augmenter la tension l’attente de découvrir le Japon. La cabine est encore dans l’obscurité mais égoïste, je passe la fin du vol collé au hublot à contempler les nuages, la mer du Japon. Le pays ne tarde pas à montrer ses côtes. L’avion atteint d’abord le voisinage de l’île de Sado (佐渡) et de la préfecture de Niigata (新潟県).

Préfecture de Niigata

L’avion ne tarde donc pas à atterrir, puis à se lier au terminal d’arrivée (le terminal 1 pour la compagnie ANA). Il est à peu près 14h45, les passagers quittent l’avion le cœur enjoué sur Another Sky de Hakase Tarô (葉加瀬太郎).


Hakase Tarô – Another Sky

Je sors avec mon voisin de vol, et on suit la foule en passant par des portiques de quarantaine qui détectent visiblement si on est contaminés ou pas !
Ensuite direction la douane où il faut montrer son passeport et remettre les formulaires remplis pendant le vol. On me demande également de plaquer ma main pour prendre mes empreintes et de regarder une caméra. La sécurité a été renforcée après le 11 septembre comme aux États-Unis. Qu’importe, passée la douane je suis au Japon !
Il est maintenant l’heure de récupérer les bagages un étage plus bas. Un mec se charge d’amortir les bagages et de bien les séparer. En France, au retour il y a bien quelqu’un mais il regarde les objets tomber n’importe comment en se marrant 😀
Le mien sort au bout de 5-10 minutes, tandis qu’un maître chien excite sa bestiole à la recherche de la poudre de perlimpinpin. Mon voisin a déjà récupéré la sienne. Nous nous dirigeons vers le contrôle des bagages, rien à déclarer. J’explique au contrôleur en japonais que sur le chariot il y a les bagages de deux passagers. Apparemment, en temps normal il y a contrôle mais pour le coup il nous laisse passer ! Une fois dans le hall, je me sépare de mon voisin et nous échangeons nos mails.

Il me reste presque deux heures avant de prendre le train… et oui l’aéroport se situe à 70 kms de Tokyo dans la préfecture de Chiba (千葉県). L’aéroport international de Narita a été inauguré en 1978 sur d’anciennes terres d’agriculteurs qui ont manifesté à l’époque avec des étudiants. La ville de Narita a l’air sympa mais je n’ai pas le temps d’y faire un tour. Les quais se situent au sous-sol. D’abord je dois aller échanger mon ticket d’échange contre le Japan Rail Pass.

Guichet JR

Après avoir montré mon passeport et le coupon d’échange (que l’on peut garder), je récupère le fameux JR Pass valide à compter d’aujourd’hui jusque au lundi 25 (la date de fin est marquée dessus). Je demande ensuite s’il est possible de réserver des places sur les grands trajets que j’ai prévus. Un autre employé se charge de réserver avec moi des sièges sur les différents shinkansen. La réservation n’est pas obligatoire, il a des sièges en placement libre mais prudence est mère de sûreté (油断大敵).
Ensuite, plus grand chose à faire dans l’aéroport à part remettre de l’argent sur la carte SUICA. Cette carte permet de circuler dans toute la région du Kanto (関東), à savoir Tokyo et ses alentours, en payant sans acheter de ticket. Par défaut, elle est chargée avec 2500 yens, mais j’ai remis plus pour être tranquille et au final il me restait trop… j’ai été trop prévoyant.

Le train part à 17h16. C’est un train spécial qui dessert des grandes gares à partir des deux terminaux de l’aéroport : Tokyo, Shinagawa, Shibuya, Shinjuku et Ikebukuro où je descends. Rien de spécial dans le train, tous les sièges sont réservés et il y a peu de monde. Dehors il fait déjà sombre, je ne peux pas encore profiter du paysage. Des annonces sont faites en japonais dans le train et l’écran indique que la police est sur un gros coup en ce moment. M’est avis que c’est lié aux menaces terroristes récentes. Au retour, trois semaines plus tard les annonces seront toujours là… Le Narita Express arrive enfin et je monte chargé comme un baudet pour 1h30 de train jusqu’à Ikebukuro. Les jambes et paupières sont lourdes pendant le trajet…

Narita Express

Intérieur du Narita Express

Il est 18h53, je suis enfin arrivé à la gare de Ikebukuro. La mission est de trouver la sortie nord parmi une foule sans nom. Plutôt usant avec les bagages et la fatigue qui pèse, mais je m’en suis sorti après avoir monté les escaliers de la sortie nord péniblement. C’était également l’occasion de tester le Japan Rail Pass. Il suffit de passer au guichet sur les côtés et de montrer le papier à l’employé de gare. J’ai l’impression qu’ils ne regardent pas vraiment, j’aurais montré un bout de carton avec une inscription « JR Pass » ça passait. L’hôtel a été facile à trouver comme j’avais déjà repéré sur Google Maps. Il est à cinq minutes de marche de la gare, pratique !

Premières impressions en vrac : tout est carré, tout le monde respecte les règles. Il y a des marqueurs par terre pour suivre les files en attendant le train arriver. Tout le monde laisse les gens sortir en premier contrairement à la France où il y a une tendance au rush. Des flèches indiquent le sens à prendre dans les escaliers, en l’occurrence à gauche partout dans Tokyo, comme pour la circulation qui se fait à gauche. À peine arrivé, et j’entends déjà plein de fois les mêmes mots : merci arigatou gozaimashita (ありがとうございました) et bienvenue irasshaimase (いらっしゃいませ). Une bonne majorité des passagers dans le métro est accroché à son portable keitai (携帯電話). Il n’y a quasiment pas d’étrangers, je me sens seul et dévisagé. Le temps est très lourd et je me demande si c’est la raison pour laquelle il y a un distributeur de boissons tous les deux mètres. Dans le même souci de ne pas laisser le passant crever de faim/soif, des magasins convenient stores (コンビニ) sont ouverts 24/24. On peut y retirer de l’argent, se faire réchauffer un plat, réserver une place de concert, de foot… Un autre bon point à préciser : les infrastructures sont aménagées pour les personnes handicapées. Il y a des reliefs sur le sol et près des escaliers et des quais, des signaux sonores près des magasins, entrées/sorties et feux rouges.

Sortie Nord de la gare d'Ikebukuro

Toyoko Inn Kitaguchi I

Il est pas loin de 20h00 le temps de faire le check-in, de ranger mes affaires et prendre une douche. Malgré la fatigue et compagnie, je ressors de l’hôtel et prend la direction de la gare. J’ai envie de tester la ligne Yamanote qui fait tout le tour des grandes gares de Tokyo dans les deux sens en à peu près une heure. Je prends le train dans la direction Ueno et descends à Akihabara après 20 minutes.


Quartier de Ikebukuro à Tokyo

J’avais envie de voir un quartier haut en couleurs en arrivant et marcher un peu au hasard. La première chose que l’on voit en sortant de la gare par la sortie principale c’est le Yodobashi Akiba (Akiba est l’abréviation de Akihabara pour les aficionados). Il y a tellement de grands magasins (Mandarake, Bic Camera, Sofmap, Laox…) à Akihabara que c’est difficile de faire un choix. Il y a tellement d’articles tentant que finalement on n’achète rien. Je n’avais pas de besoin particulier de toute façon 🙂 Il y en a pour tous les goûts : informatique, photo, vidéo, son, électronique, manga, jeux-vidéo… c’est très axé culture populaire et la pub et le bruit sont omniprésents. Je suis juste rentré dans 2-3 magasins au hasard pour voir un peu, et il y a beaucoup de choix ! Je ne me suis pas trop attardé et n’y suis pas retourné de jour… je regrette un peu mais il faut faire des choix. Après avoir mangé au « Vie de France » (encore une inscription en français), deux sandwiches fait avec du pain industriel, je retourne à l’hôtel pour une nuit de sommeil bien méritée. À noter qu’il existe une carte des meilleurs magasins de Akihabara en ligne compilée par des touristes et qui regroupe trente magasins.

Yodobashi Akiba

Vie de France Akihabara

Vous pouvez consulter l’album photos de cette journée.

13 réflexions au sujet de « 5 octobre : Arrivée à Tokyo »

  1. Les japonais sont vraiment très polis, en avance sur l’aide aux handicapés contrairement aux français (Principalement dans une certaine grande ville française)

    1. Carrément, bah aujourd’hui j’ai vu seulement des reliefs par terre à Seclin vite fait avant l’escalier… à part ça les non-voyants peuvent toujours se casser la g***** un peu partout ça gène personne.

  2. Ce n’est que le début du voyage, mais ça donne envie… Au moins, tu sais raconter comme il faut^^ Cette notion de respect est vraiment attirante, ça doit être quelque chose.

  3. Ah je vois que comme moi, ce qui t’a marqué le plusdés le début c’est la politesse et la « discipline » des Japonais…. On s’y fait très vite… et ça manque… !
    Pour te dire à notre retour à Roissy … je me suis mise à pleurer car en moins de 10 minutes j’avais déjà retoruver tout l’incivisme ambiant 🙁 et vu que le Japon me manquait déjà 🙂

  4. Je tenais à te dire : tu écris vraiment bien, c’est un plaisir de te lire ! D’autant plus que c’est un talent qui se fait rare 😉

  5. Nippon Nippon !!
    Hoy François Dono, mon maillot du Japon floqué Captain Tsubasa ^^
    En tous cas j’apprécie que tu ais pris des photos du Pays ! Vivement qu’un jour je puisse y aller !

  6. Bonjour,
    J’ai personnellement visité quelques villes asiatiques (Shanghai, Hong Kong, Singapour) et toutes sont très dépaysantes pour un européen. Une chose est commune aux 3 villes que je viens de citer: Le parcours est très fluide entre l’aéroport et le centre ville – Pour Hong Kong et Shanghai un train express direct existe (Gare dans l’aéroport) et pour Singapour les taxis immédiatement disponibles (car très nombreux) vous amènent au centre en 10min. Tokyo a l’air de déroger à la règle et cela m’étonne… N’y a t’il rien de plus direct ou rapide depuis Narita car 2H d’attente cela semble long!?

    1. Bonjour, merci pour votre commentaire (sympa votre site sur les gares !).
      Le Narita Express semble être la meilleure solution car ce train dessert les principales gares de Tokyo et même Omiya dans la préfecture de Saitama.
      Il existe un autre aéroport au sud de Tokyo (Haneda) qui est maintenant ouvert aux vols internationaux depuis peu. Cet aéroport se situe beaucoup plus près, à 10-20 kms il me semble.

  7. Merci François d’avoir partagé avec nous votre aventure 🙂 Les japonais sont merveilleusement polis je confirme. Ca atténue le fait qu’on soit dépaysé.
    Une fois je suis allé à Kyoto pour un stage de 6 mois et vraiment j’étais ébahi par ses jardins, sanctuaires et ses torii. C’était une expérience fabuleuse que je recommencerais à la première occasion. Je vous conseille vivement d’aller faire un tour la bas.

    Pour moi, c’est plus belle ville au monde, après Paris… évidemment :p Tiens nous au courant.

    A bientot

  8. Coucou! C’est vrai que Japon fait rêver mais après faut tenir compte des rituels et traditions du pays que je trouve trop nombreux et un peu abusé n’empêche !!!! quand t’es en voyage d’affaires, alors là faut calculer en millimètres près, il y a toute une tiraillerie de points à considérer avec minutie sinon tout tombe à l’eau! tenez par exemple, lors de l’échange de la carte de visite, faites bien attention :assurez-vous que votre main qui tend la carte soit à un niveau plus bas de l’autre! bref, un truc dans le genre, même pour le bain, il y a de longue procédure à respecter !!! enfin, c’est ce qui fait son charme après tout !

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