15 octobre : Kyoto, capitale impériale millénaire

Soleil et ciel dégagéChaud

Le petit périple de quatre jours dans la campagne japonaise est terminé. Après un dîner et une nuit agréable dans une chambre occidentale du ryokan à Hakone, je continue mon chemin pour rejoindre l’une des anciennes capitales impériales du Japon. La prochaine grande étape du voyage est à Kyoto dont les monuments historiques sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Aujourd’hui, j’aurai l’occasion de découvrir deux endroits particulièrement beaux dont les images sont connues et reconnues au-delà du pays du soleil levant.

Temple Ryôanji à Kyoto

C’est reparti pour une matinée dans les transports en commun. Je remets les clefs de la chambre et achète le briquet de l’auberge en guise de souvenir. Il fait gris et un peu pluvieux ce matin… Je me dirige à pied vers les arrêts de bus là où le téléphérique m’a déposé hier au pied du lac. Le bus ne tarde pas à arriver. Il faut à peu près une heure pour rejoindre Odawara (小田原). Pas mal d’écoliers montent dans le bus aux différents arrêts pour aller à l’école. Ils sont marrants avec leurs chapeaux jaunes et toujours autant étonnés de voir un étranger. Une fois à la gare de Odawara, je vais sur le quai du prochain shinkansen à destination de Kyoto. Comme je suis bien à l’avance, je prends celui de 9h07 au lieu de celui de 10h09. Sans réserver, je trouve aisément une place dans l’un des wagons à placement libre. Sur le quai, il y a une maison de la presse. J’achète un bouquin sur les bénéfices tirés des cultes bouddhistes et shintô. Il y a aussi une boutique de ekiben (駅弁). C’est une sorte de plateau-repas appelé bento mais vendu dans les gares du Japon. Il peut s’agir de spécialités locales. En général, la boîte et son contenu sont plutôt originaux. C’est pourquoi des japonais n’hésitent pas à parcourir le Japon juste pour goûter ces fameuses boites. Bon il est encore tôt, je prendrai mon repas à Kyoto.

Je rattrape donc le shinkansen sur le trajet le plus fameux entre Tokyo et Kyoto qui rentabilisera déjà mon Japan Rail Pass ! Il faut moins de 3 minutes pour atteindre une vitesse de croisière de plus de 200 km/h. C’est l’occasion pour moi de voir défiler un peu de campagne japonaise bien que la bande allant de Tokyo à Fukuoka dans le sud du Japon est très urbanisée. Le train longe la côte qui fait face à l’Océan Pacifique en s’arrêtant à Atami, Mishima, Shinfuji, Shizuoka, Hamamatsu et Nagoya. Je vois les fameux champs de thé entre Mishima et Shinfuji dans la préfecture de Shizuoka. Malheureusement, il y a des nuages à l’est et le mont Fuji n’est toujours pas visible. Je vois également de la pub pour Suzuki à Hamamatsu qui abrite le siège de la société. J’apprends également que de nouveaux bâtiments sont en construction pour l’Université d’Aichi, à Nagoya. Après avoir traversé plusieurs préfectures (Kanagawa, Shizuoka, Aichi, Gifu) j’arrive à Kyoto à 11h48. J’ai gagné 30 minutes ! J’en profite pour prendre mon temps et acheter un ekiben en forme d’hexagone. Pas évident par contre de trouver un endroit où manger, surtout qu’en principe ce genre de plat est destiné à être mangé dans le train… Je mange donc dans la cour devant un building pas loin de la gare. La boîte est remplie de bonnes choses : viande, poisson, riz, légumes ! Je me régale avant de faire route devant la gare de Kyoto où se trouve la Kyoto Tower (京都タワー). L’espace devant la gare avec la tour est bien aménagé pour donner une certaine image à la ville bien que j’ai déjà une toute autre image de celle-ci. En effet, juste avant d’arriver à destination la ville est bien visible. Elle change radicalement des autres grandes villes japonaises où j’ai pu aller jusqu’à aujourd’hui : les constructions sont basses, il y a très peu de buildings.

Kyoto Tower

Je m’étais trompé de sortie en quittant le train. C’est pourquoi je retourne par curiosité près de l’entrée principale de la gare par laquelle j’aurais dû sortir. Une statue d’Astro Boy (鉄腕アトム) trône au dessus d’un point d’informations, ce qui constitue un bon point de rendez-vous. Il y a un musée dédié à Osamu Tezuka, le créateur d’Astro Boy, à Kyoto. Malheureusement, je ne pourrai pas m’y rendre, mon programme étant déjà bien chargé.

Daiya Ryokan, première expérience d’un ryokan

Il est maintenant temps d’aller déposer mon sac à dos à l’auberge où je dors ce soir pour me libérer un peu. Le daiya ryokan n’est pas très loin de la gare à pied, à peine 5 minutes en passant quelques passages pour piétons. La dame qui gère l’auberge m’accueille chaleureusement et je constate que mon gros bagage est bien arrivé. Ouf. Je le monte dans ma nouvelle chambre. Avant mon départ, j’avais lu par curiosité certains avis sur cette auberge. C’est l’agence de voyages qui a choisi ce lieu et je crois que le rapport qualité/prix était « correct » mais comme je le craignais ça a l’air sale et pas rangé (des affaires traînent un peu partout). La chambre est vraiment limite : des taches sur les tatamis, une toute petite table, deux pauvres porte-manteaux, une prise électrique qui pend. La pièce est à l’étage et donne directement sur la rue à côté… qui a beau être petite mais très fréquentée au petit matin. J’ai donc eu le droit à un concert de motos et de camions pour me réveiller chaque jour… Il y a un air conditionné suspendu sur un mur. La construction a l’air très fragile. Je me dis que si un séisme se produit je risque de me prendre l’air conditionné dans la figure et d’y rester. Plus tard, je m’apercevrai également que les chiens de la propriétaire n’arrêtent pas d’aboyer et que l’un des groupes de japonais dans une chambre voisine fait un boucan hallucinant (raclage de gorge, vulgarité, rire aux éclats jusque 1h du matin et à partir de 5h du matin !). Pour une première expérience d’un ryokan, autant dire que c’est raté. Sans compter que je m’attendais à un service irréprochable malgré le bas prix. La propriétaire des lieux est censée sortir le futon le soir pour dormir par exemple, ce qui n’a jamais été fait, la literie trainant sur le tatami pendant tout mon séjour… Bref, je ferme la polémique définitivement parce que cette auberge est vraiment un mauvais souvenir que je ne conseille à personne !
Petite précision sur la surface de ma chambre. Celle-ci se mesure en tatamis et non en mètres carrés. Elle fait 4,5 tatamis soit la moitié des chambres typiques qui font plutôt 6 ou 8 tatamis.


Quartier autour du Daiya Ryokan (A) et de la gare de Kyoto.

Il est maintenant pas loin de 13h et je retourne vers la gare pour prendre un bus. Pas grand chose de prévu aujourd’hui car le temps m’est compté. J’emprunte un des bus en direction du nord ouest de la ville où se situent deux des lieux les plus mythiques de la ville. Il faut monter dans les bus par derrière. Après 40 minutes de trajet en ville, je descends (par l’avant du bus). Le paiement se fait à ce moment là. J’ai déjà une carte pour voyager en illimité pendant deux jours. Je la passe dans une machine qui écrit la date du lendemain comme date limite de validité. Le temple vers lequel je me dirige est proche. Des policiers sont à l’entrée de l’enceinte. Ils arrêtent les voitures pour laisser traverser les gens. J’entre par une allée qui mène au temple proprement dit. Après un virage, le pavillon d’or kinkaku-ji (金閣寺) se dévoile, alors qu’une foule déjà importante prend des clichés de ce lieu touristique très connu. Ce pavillon fait partie du temple rokuon-ji (鹿苑寺) dont la notoriété est bien moindre. Le pavillon d’or a été construit par l’un des shoguns Ashikaga pendant la période Muromachi (1336-1573). Le temple a notamment été rendu célèbre en occident par le roman « Le pavillon d’or » de Yukio Mishima, qui l’écrivit quelques années après qu’un des moines du temple brûla l’édifice dans sa folie. La construction doit son nom à la fine couche d’or qui la recouvre.

Pavillon d'or

Bateau sur la terre

En progressant par l’allée qui borde l’étang sur la droite, le pavillon se fait plus proche. L’accès y est interdit mais des photos existent sur le web. Le pavillon est constitué de trois étages dont chacun a une fonction : le premier sert à la méditation et le second abrite des reliques. Sur le côté droit du chemin se dressent d’autres bâtiments. Il y a là un jardin où se trouve un pin taillé qui représente un bateau sur la terre (陸舟の松). Je continue la visite par le seul chemin qu’emprunte le flot de visiteurs qui confirme un peu ma crainte. La foule reflète la notoriété de l’endroit qui est du coup un peu dénaturé… C’est malgré tout un beau spectacle que ce pavillon d’or ! Il paraît que la scène est encore plus appréciable l’hiver quand la neige fait contraste avec la couleur dorée. En continuant mon chemin derrière le pavillon je tombe sur des écoliers qui doivent interroger un étranger visiblement. Ils me posent des questions en anglais : « do you like sushis ? », « do you eat tempura ? »… Des questions typiques qui reflètent parfaitement les clichés que le quidam peut avoir sur le Japon. Bien sûr j’aime les sushis et la tempura c’est très bon et je suis loin d’être difficile ! Ils m’offrent une grue en origami en cadeau et un papier qui explique le pourquoi de ce présent : « This orizuru (paper crane) is symbol of happiness and long life. We wish your happiness. » (verbatim). Dans la langue de Molière ça donne « Cette grue en papier est un symbole de bonheur et de longévité. Nous souhaitons votre bonheur. » Sympa les écoliers 🙂

Près de la sortie du temple il y a un sanctuaire dédié au Dieu du Feu, une maison de thé et quelques échoppes de souvenirs. J’achète une boîte de youkan (羊羹), un dessert japonais qui ressemble un peu à du flan. Je l’offrirai ce soir à la propriétaire du ryokan pour son accueil. J’aurais du m’en prendre aussi mais sur le coup je n’y pense pas 🙁 Il y a aussi une terrasse avec des parasols rouges typiques. Je marque une petite pause pour regarder les photos prises et prendre des notes. Puis je repars de plus belle, reprendre le bus juste devant le temple. La chaleur tape encore aujourd’hui alors que nous sommes déjà à la mi-octobre. L’autre lieu où je me rends est proche, il suffit de remonter la route. J’aurais pu le faire à pied mais j’ai la flemme et le bus ne tarde pas. Je descends donc en face du Ryôan-ji (龍安寺), un autre temple culte de Kyoto. Peu avant l’entrée, dans une allée on me propose de déguster un thé à feuilles aromatisées (香葉茶). J’accepte malgré la chaleur puis je me dirige vers le temple.

Jardin de pierres zen

Jardin de pierres zen

Contrairement au pavillon d’or, le sens de la visite est plutôt libre hormis dans le bâtiment principal où se trouvent entre autre le jardin zen, le temple bouddhiste, et la salle des prières. La végétation est plus dense que le temple précédent. Il y a beaucoup moins de monde. Il y a une petite île sur l’étang où se trouve un sanctuaire. Le ryôanji est un temple bouddhiste zen de l’école Rinzai (臨済宗). Je me dirige vers le temple par l’allée principale. Il faut se déchausser. Après avoir traversé un hall tout en bois j’arrive à l’une des scènes très connue à l’étranger : le jardin de pierres ou sekitei (石庭), qui est un élément fondamental dans les jardins zen. Il y a pour l’heure trop de monde assis sur le bord du jardin donc je continue la visite tranquillement. Il y a sur l’un des côtés un bassin d’eau très connu également appelé le tsukubai (つくばい), qui est un élément caractéristique de ce type de jardin. Il y a dessus une inscription qui porte à réflexion : « ware tada taru wo shiru » (吾唯足知) que l’on peut traduire par « je n’ai besoin de rien ». Chaque kanji a été gravé avec pour pivot le kanji de la bouche kuchi (口) où se trouve l’eau. Je reviens vers le jardin et me trouve une place pour contempler ce jardin de plus de 500 ans. Les cailloux sont ratissés de manière à représenter la mer alors que chaque groupe de rochers représentent la montagne. Il y a en tout 15 pierres et il est impossible de les voir toutes en même temps. Cette symbolique me rappelle l’archipel qu’est le Japon. Je fais également le rapprochement avec les souvenirs qui peuplent l’océan qu’est le passé.

Pagode de Birmanie

Je quitte le jardin pour continuer la visite de l’enceinte du temple. Il n’y a presque personne dans les allées qui contournent l’étang. À l’ouest je tombe sur une pagode blanche (パゴダ) près d’une crypte (納骨堂). Cette pagode semble avoir été offerte après la seconde guerre mondiale par la Birmanie. Je continue de contourner l’étang pour retourner vers la sortie. De l’autre côté de l’étang rempli de nénuphars, il y a une belle vue sur le petit sanctuaire sur l’île ainsi que sur une construction appelée « salle des grandes perles » (大珠院). La file d’attente pour le bus est longue. Je m’y attendais. Pour rentrer vers la gare de Kyoto, les bus seront toujours bondés. Dans ce premier bus, je croise un français par hasard. D’abord, nous parlons en anglais et entendant mon accent il me demande « are you french ? » 🙂 J’apprends qu’il est breton et qu’il habite au Japon. Il me demande si le pavillon d’or vaut le coup, ce qui m’étonne pour quelqu’un résidant dans ce pays… Je lui explique que bien sûr ça vaut le détour mais que je suis un peu resté sur ma faim. Je redescends à l’arrêt en face du pavillon d’or pour aller prendre un deuxième bus vers la gare. Bus bondé encore une fois.

Futon

Un peu moins d’une heure plus tard je suis de retour près de la gare. Je tombe par hasard sur un guichet de change juste à l’entrée. Ça tombe bien je voulais déjà changer un peu à l’aéroport de Roissy par précaution. Je change donc quelques dizaines d’euros pour avoir une sécurité financière supplémentaire. Direction ensuite le ryokan pour déposer quelques affaires, me détendre un peu et me laver avant de repartir manger un truc. Je tente le restaurant Donguri non loin de la gare. J’annonce que je suis seul au serveur qui après réflexion me dit qu’il faut réserver et me propose de revenir dans une heure… mais j’ai les crocs ! Je continue donc vers la gare et m’introduis dans le Mac Donald’s que j’avais repéré en passant tout à l’heure. Sacrilège 🙂
Les prix sont bas et les menus classiques… Je m’en sors pour moins de 5 euros et un bon gros bide (au sens propre comme au sens figuré). Il y a une salle au sous-sol pour manger sur place. Il y a beaucoup d’étrangers, des japonais en groupe mais aussi des gens seuls qui travaillent, profitant de l’accès WiFi gratuit du restaurant. À ce propos, il ne faut pas trop se fier à ce qui est dit les accès WiFi de Mac Donald’s et du Starbucks Coffee ne sont pas gratuits. En tous cas, pas pour un touriste n’ayant pas de forfait japonais. Petite anecdote, les japonais ne prononcent pas Mac Donald’s de la même manière. À Tokyo on dira plutôt mak’ku (マック), tandis qu’à Kyoto on dira plutôt makudo (マクド) dans le dialecte local.
En ressortant, je recroise par un hasard incroyable le breton de tout à l’heure qui me dit retourner à son auberge de jeunesse. Le retrouvant un peu suspect je l’esquive pour faire un tour autour de la gare où poussent comme des champignons des pachinko (パチンコ). Ce jeu est une machine à sous qui se trouve dans une salle que l’on appelle également pachinko par extension. Dans l’imaginaire des gens, ce genre de lieu serait tenu par la mafia locale qui en tireraient les bénéfices. Je trouve le nombre de pachinko bien plus élevé qu’à Tokyo où je n’en ai vu que 2 ou 3… Peut-être est-ce dû au fait que le pachinko a d’abord été importé par un commerçant originaire de cette région ? Ou que la proportion de yakuza est plus importante ? Qu’importe, je retourne à l’auberge pour me reposer dans un futon bien douillet.

Vous pouvez consulter les photos de cette journée. Les photos des autres journées sont également disponibles. Elles apportent un supplément visuel à chaque article. Chacune est localisée et comporte une légende. N’hésitez donc pas à y laisser vos commentaires ou questions !

5 réflexions au sujet de « 15 octobre : Kyoto, capitale impériale millénaire »

  1. Plop !

    C’est vraiment dommage d’avoir passé ces quelques nuits à Kyoto dans un Ryokan pas terrible. J’ai eu la chance d’être bien conseillé avant d’y aller et j’ai pu séjourner dans une auberge de jeunesse qui vaut le détour, Kiyomizu Youth Hostel, c’est à deux pas du Kiyomizu Dera et c’est très clean. Par contre c’est un ptit peu loin de la gare, mais c’est pas désagréable d’y aller à pied en se baladant sur les rives de la rivière Kamo et le coin est vraiment tranquille. Si tu à l’occaz de retourner à Kyoto, je te conseille vivement cet endroit !

    J’ai l’impression qu’on s’est baladé à Kyoto plus ou moins en même temps. J’y suis arrivé le dimanche 17 et je suis reparti le vendredi d’après. C’est marrant ça.

    1. Salut !

      Effectivement la prochaine fois j’aimerais loger plutôt dans des auberges de jeunesse si j’y retourne en touriste. T’as rencontré des étudiants japonais ou étrangers à ton auberge ?
      Pour la rivière Kamo, j’y suis passé en bus et à pied mais c’était nuageux alors l’endroit était un peu dénaturé…
      Tu verras que le dimanche 17 je suis parti autre part dans le Japon puis je suis revenu à Kyoto les 20 21 et 22 puis Osaka le 23 🙂

      (C’est qui au fait ?)

  2. Hé hé c’est Tanguy du cours de japonais ^^ .
    Dans cette auberge je n’ai rencontré aucun étudiant, mais juste après mon passage il y avait un groupe de lycéen allemand qui arrivait.
    Par contre j’ai croisé un groupe de lycéen français à Higashima Youth hoste (pas super comme auberge)l, ils venaient de Tours, c’était assez amusant d’entendre le briefing de leur prof qui laissait présager un super séjour dans la région en faisant un ptit tour par Osaka et Hiroshima, et tout ça bien sur agrémenté d’un obligatoire rapport à rendre à la fin de la balade 🙂

    1. Osaka on en fait vite le tour (château d’Osaka principalement et éventuellement « centre-ville »). À moins d’habiter sur place pour profiter des coins sympas pour manger par exemple, pour moi c’est d’assez faible intérêt, à moins d’avoir des amis sur place.
      Par contre Hiroshima et Miyajima méritent facilement 3 jours en tout !
      Tu as sympathisé avec des étrangers pendant ton voyage ?

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