Après une journée à Hiroshima et un début de matinée sur l’île sacrée de Miyajima, je retourne tout doucement vers la région du Kansai pour trois jours et demi. Le trajet est cette-fois ci plus rapide : retour en ferry sur la terre ferme, puis train JR jusque la gare de Hiroshima. Je monte ensuite dans un shinkansen à destination de Shin’osaka, puis dans un autre vers Kyoto ! Arrivée à 12h04 après avoir discuté avec ma voisine et mangé un ekiben dans le train.
Un petit passage au ryokan où je dors sur Kyoto s’impose histoire de déposer mon gros sac, me changer et donner rendez-vous à une amie à la gare. Nous passerons l’après-midi ensemble, un peu partout dans Kyoto. Nous nous donnons rendez-vous dans le hall de l’entrée de la gare et nous trouvons vers 13h30 après quelques coups de fil depuis une cabine publique. Le temps est un peu compté nous marcherons dans Kyoto dans deux lieux touristiques : le temple Daitoku-ji (大徳寺) puis le château Nijô-jô (二条城).
Le temps est toujours couvert. Nous prenons le bus vers le nord-ouest de Kyoto près du pavillon d’or et du Ryôan-ji où j’ai passé ma première journée dans l’ancienne capitale impériale. Là se trouve également un ensemble de temples sous le nom d’un seul et même temple : le Daitoku-ji. Plusieurs hectares composent cet ensemble situé au bord de la route dans une sorte de parc où la verdure est omniprésente, et chaque bâtiment séparé par des chemins en pierre.
Carte du complexe de temples du Daitoku-ji
Le temple a été fondé au XIVème siècle par un moine de la secte du bouddhisme zen Rinzai à la demande de l’empereur Go Daigo. Sur la vingtaine de constructions seules certaines sont ouvertes au public donc le temple Sôken-in (総見院) où nous entrons pour 1000 yens. C’est un temple fondé en 1583 par Toyotomi Hideyoshi en hommage à Oda Nobunaga (1534-1582). Tous deux ont été deux protagonistes de l’unification du Japon. Une fois passé la magnifique porte en bois, nous rejoignons un petit groupe pour une visite guidée rapide. C’est l’occasion de découvrir l’intérieur, des salles typiquement japonaises dont l’une contient la statue de Oda Nobunaga. Nous continuons vers un cimetière dans le temple où se trouve le mausolée de ce dernier. Des petites pagodes en pierre à cinq étages, chacun symbolisant un élément et le ciel, se trouvent ça et là comme au mont Kôya. Enfin, nous passons près d’un puits. La guide nous explique que l’on court un grand malheur si l’on ne voit pas son reflet… Nous sortons après avoir bien vérifié que nos silhouettes se trouvaient bien dans l’eau. Nous croisons une petite bambouseraie puis continuons notre chemin sur les pavés en nous arrêtant à chaque porte pour contempler les jardins japonais. Souvent l’entrée est interdite.
Le Guide Vert Japon préconise une demi-journée pour visiter ce complexe de temples. Nous ne nous attardons pas beaucoup et je regrette un peu d’avoir raté des endroits de ce temple tels que le Daisen-in et certains des jardins secs. De toute façon, le temps m’est compté. Nous sortons par l’ouest dans une rue presque déserte où un torii trône à l’entrée d’un carrefour. Sous un ciel grisâtre, nous reprenons le bus quelque part vers le château de Nijô (二条城).
C’est l’un des espaces « verts » les plus larges de Kyoto. Il fut construit en 1603 au début du règne de Tokugawa Ieyasu. Cette année marqua le début du troisième et dernier shogunat du Japon. En 1868, le château deviendra une propriété impériale. Il est l’un des meilleurs représentants du style Momoyama. Le château fut renommé en Nijô-jô en 1939. Comme le château d’Hiroshima, la zone du château est composée de deux cercles – maru (丸) – le ni no maru (二の丸) et le honmaru (本丸), tous deux séparés par des douves, où l’on trouve parfois des carpes koi (鯉). Nous entrons d’abord dans le superbe palais du ni no maru (photo ci-dessus) à l’architecture shoin-zukuri (書院造り). Ici sont exposés divers objets dans chaque pièce japonaise : des murs peints, portes coulissantes fusuma (襖) et tokonoma (床の間). Nous sortons ensuite nous promener dans le jardin très bien aménagé. Il se trouve que le donjon du honmaru n’existe plus suite à un incendie il y a très longtemps. À la place, il y a une petite butte sur laquelle nous montons. La vue est pas mal sur une partie du château et les montagnes au loin !
L’après-midi se termine déjà bientôt. Nous prenons un bus vers la gare de Kyoto. Une fois arrivés, la nuit est déjà tombée. Je propose à mon amie de manger quelque part avant de nous quitter. Nous décidons de descendre sous les arrêts de bus et la gare vers les magasins et restaurants dits depachika (デパ地下) ou « magasins sous-terrains », un peu comme à Ginza à Tokyo. Une carte indique clairement où se trouvent les restaurants. De nombreux types existent. Nous hésitons à tenter celui d’okonomiyaki. Finalement, nous optons pour un plus occidental et commandons deux omelettes qui contiennent du riz, le fameux omuraisu (オムライス). Nous mangeons tranquillement tout en discutant, puis je raccompagne mon amie vers les quais. Nous nous reverrons avant mon retour en France.
Je me retrouve une fois de plus tout seul près de la gare de Kyoto. Il y a comme les autres soirs le spectacle d’eau et lumière proposé par Aqua Fantasy toutes les heures. Je décide d’aller refaire un tour dans les magasins sous le Kyoto Tower Hotel. Il y a là des boutiques de souvenirs, une librairie avec des tonnes de mangas de tous types, un supermarché… J’achète quelques cartes postales puis continue de monter les escaliers à la recherche de l’entrée de la tour. Un couple d’américains cherche également. Nous trouvons le guichet après avoir tourné un peu en rond.
Je monte dans la Kyoto Tower (京都タワー) sur un coup de tête. Il y a un ascenseur dédié avec bien sûr des employés à l’entrée, dans la cabine et à la sortie pour brosser le client dans le sens du poil. Une fois de plus, je monte dans une tour au Japon alors qu’il fait nuit. L’effet n’en est que plus artistique malgré la visibilité réduite. La tour construite en 1964 mesure 131 mètres, alors que l’hôtel situé en dessous fait pile poil 31 mètres. C’est donc une construction relativement basse mais dont la hauteur suffit à voir très loin toute la ville, qui elle est faite de constructions basses. Malgré cela, c’est bien la construction la plus haute de Kyoto. La plate-forme d’observation est sur deux étages (14F et 15F) et est large de 18 mètres. J’arrive à repérer difficilement le château de Nijô et le palais impérial malgré l’obscurité. En redescendant, je fais un passage au pachinko du carrefour voisin, rapide car l’intérieur est très bruyant ! Je rentre doucement au ryokan prendre un bain et trouver une bonne nuit de sommeil.
Vous pouvez consulter les photos de cette deuxième partie de journée. Les photos des autres journées sont également disponibles. Elles apportent un supplément visuel à chaque article. Chacune est localisée et comporte une légende. N’hésitez donc pas à y laisser vos commentaires ou questions !