Si il est une question que doivent certainement se poser celles et ceux qui partent au Japon, que ce soit pour le travail ou pour le tourisme d’ailleurs, c’est bien celle du nucléaire. Dans quelques jours cela fera déjà deux ans que la catastrophe nucléaire de Fukushima s’est produite suite à un séisme record et un tsunami dévastateur qui serait la cause directe (sic) de l’accident nucléaire d’après l’exploitant de la centrale TEPCO. C’est pourtant bien une erreur humaine qui est à l’origine de cette peur qui ronge à la fois des Japonais-e-s et celles et ceux qui se rendent sur place. Alors que penser en tant que touriste quand si peu d’informations sont délivrées et que les médias de masse n’évoquent que très rarement (et encore moins de manière objective) le fait nucléaire et en particulier celui de Fukushima et ses retombées ?
Le Japon comptait 54 réacteurs en activité avant l’accident répartis dans 18 centrales. À l’heure où j’écris ces lignes, seuls deux réacteurs ont été redémarrés à l’été 2011 dans la préfecture de Fukui à la centrale de Ôhi (exploitée par KEPCO). Celle-ci est située du côté de la mer du Japon au nord de Kyoto. Deux réacteurs de trop. Un risque qu’a pris le gouvernement de « centre-gauche » de Yoshihiko Noda (qui était en fait une coalition entre le Parti Démocrate du Japon et le Nouveau Parti du Peuple). Le risque d’un accident est toujours aussi fort. Du matériel radioactif dort toujours au Japon et continue d’être exploité alors qu’il y a eu Hiroshima, Nagasaki puis Fukushima ! Il ne s’agit pas ici de céder au catastrophisme mais bel et bien de tenter de comprendre la situation actuelle, près de deux ans après les faits.
Sans chercher bien loin sur Internet, le touriste qui prévoit de partir quelques semaines comme c’est mon cas (mettons entre 1 semaine et 1 mois) n’a que très peu d’inquiétude à se faire quant à la radioactivité ambiante à moins qu’il ne s’introduise dans une zone de 50 kilomètres autour de la centrale de Fukushima Daiichi situé à environ 250 kilomètres au nord-est de la capitale Tokyo. Quelques précautions sont évidemment à prendre peut-être notamment quant à la nourriture consommée sur place. Après je ne suis pas sûr qu’il soit nécessaire de passer son temps à stresser sur place en regardant ce que l’on a dans son assiette. Évidemment pour celle ou celui qui compte s’expatrier quelques mois ou années ou pour la/le Japonais-e la situation est complètement différente… Je comptais également faire l’acquisition d’un magnifique compteur Geiger (ガイガー・カウンター en japonais prononcez gaigaa kaunta) pour être sûr d’éviter au maximum des taux de radioactivité excessifs (mesurés en millisieverts) lors de mes déplacements. Quand j’ai vu le prix de l’outil j’ai tout de suite oublié. Comptez plusieurs centaines d’euros. Je préfère garder ces précieux euros pour des souvenirs !
La radioactivité mesurée au Japon est globalement dans une moyenne acceptable en dehors d’une zone assez large (environ 50 kilomètres) autour de la centrale de Fukushima et plus à l’ouest de la préfecture. Elle serait même équivalente à la la radioactivité naturelle moyenne présente en France. Par ailleurs, un article du site « Vue du Japon » à propos du voyage au Japon après Fukushima contient quelques sources intéressantes en bas de page. Après chacun-e est libre de voyager dans la préfecture de Fukushima ou de la traverser mais malheureusement cela est vivement découragé… Ce constat ne permet bien évidemment pas de se croire protégé du fléau qu’est le nucléaire dont les particules se sont déposées dans la terre (polluant par ce biais les aliments et le bétail les consommant), les mers et les rivières, condamnant par là même des millions de Japonais-e-s et à leurs enfants à faire attention dès qu’ils sortent dehors. Il ne s’agit pas non plus ici d’encourager à nier la dangerosité de cette énergie qui n’est pas une énergie propre (question des déchets, de l’extraction des matériaux…), ni une énergie bon marché (il faut environ 3 kilowatts/heure d’énergie pour produire 1 killowatt/heure de nucléaire quand il faudra bientôt 1 kWh pour en produire un d’éolien terrestre), ni une énergie « sûre » (faut-il argumenter là-dessus ?)… Ainsi le témoignage de Janick Magne, qui fut candidate aux élections législatives de 2012 pour Europe Écologie-Les Verts dans la 11ème circonscription des Français-e-s à l’étranger, permet de nuancer mon propos quand à la situation de la radioactivité aux alentours de Fukushima dans la zone dite « interdite » où 315 000 personnes ont été évacuées (dont 160 000 à cause de la radioactivité) sur les 2 millions de personnes que compte la préfecture de Fukushima soit environ 15 % seulement. Il ne faut évidemment pas non plus perdre de vue que cette préfecture n’a pas été la seule touchée (par le séisme, le tsunami et surtout par les retombées radioactives). Ainsi c’est quasiment toute la région du Tôhoku (東北 – la partie nord-est du pays) qui est concernée par d’éventuels forts taux de radiation, c’est-à-dire les préfectures de Akita, Aomori, Iwate, Miyagi et Yamagata. Par ailleurs, la région du Kantô qui comprend Tokyo et les préfectures de Chiba, Gunma, Ibaraki, Kanagawa, Saitama et Tochigi est connue également pour abriter de nombreux hotspots radioactifs où les taux de radioactivité sont assez affolants bien que comme leur nom l’indique ces points chauds restent ponctuels.
La meilleure façon d’aider le peuple japonais, non seulement dans la reconstruction des zones sinistrées par le séisme et le tsunami mais également dans la lutte contre le nucléaire, est tout simplement de voyager au Japon et ainsi contribuer ainsi à son économie mais également marquer son soutien. Malgré l’accident de Fukushima, le nombre de visiteurs a atteint 6,22 millions de personnes en 2011 (en chute de 27,8 % par rapport à 2010 année de mon premier voyage où 8,61 millions de personnes s’y étaient rendues) et est reparti à son niveau « normal » en 2012 avec 8,37 millions de personnes soit une augmentation de 34,6 % par rapport à 2011. Le risque d’avoir des séquelles à vie en quelques semaines est très limité. Une autre manière d’aider à sa propre manière est de militer contre le nucléaire, pour une sortie immédiate ou en dix ans selon les programmes et les plans. En France, seuls quelques partis de gauche sont clairement en faveur d’une sortie du nucléaire : le Parti de Gauche, Gauche Anticapitaliste, le NPA et Europe Écologie-Les Verts. Le gouvernement socialiste s’entête à appliquer la proposition n°41 du candidat François Hollande : « J’engagerai la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 % à 50 % à l’horizon 2025… ». On se demande dans ses conditions combien de temps pourra continuer EELV à avaler de telles couleuvres (sans parler de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes). Si vous souhaitez vous manifester contre le nucléaire venez participer à la grande chaîne humaine organisée par le réseau « Sortir du nucléaire » à Paris le samedi 9 mars ! La chaîne se déroulera sur plusieurs kilomètres et sur plusieurs zones. La zone thématique sur la situation au Japon est la zone n°3 (place de l’Opéra dans le IXème arrondissement).
J’ai choisi de partir au Japon trois semaines dont la dernière dans la région de Tokyo qui est sans doute la plus exposée pendant mon voyage. En effet, le Kansai/Chubû ainsi que Hokkaidô (l’île au nord du Japon) sont assez éloignées de Fukushima. Ceci dit je ne peux m’empêcher ici d’exposer ma colère sur un point. La préfecture d’Aomori située au nord de l’île de Honshu est la plus proche de Hokkaidô. Cette préfecture connaît de nombreux sites nucléaires : la centrale de Higashidoori, la centrale en construction de Ôma dont les travaux n’ont pas cessé et le site de retraitement de Rokkasho. Ces trois sites sont situés près du détroit de Tsugaru qui sépare de cinquante kilomètres les îles de Honshu et de Hokkaidô et également connu pour abriter le tunnel souterrain (sous-marin) le plus long au monde (le shinkansen n’y passe pas). Ce qui est surtout rageant c’est que cette partie du Japon est une zone importante de biodiversité autant sous-marine que côtière comme en témoigne l’article Wikipédia sur le détroit de Tsugaru :
Thomas Blakiston (1832-1891), un naturaliste et explorateur anglais, remarqua le premier que la faune d’Hokkaidō, au nord, est liée à celle de l’Asie du Nord, tandis que celle d’Honshu, au sud, est liée à celle de l’Asie du Sud. Le détroit de Tsugaru est donc considéré comme une frontière zoogéographique, connue sous le nom de « Ligne Blakiston ».
Finalement, le plus important pour quiconque partant au Japon est simplement de s’informer. Chose peu évidente quand l’information est noyée dans une multitude de sites et autres blogs et surtout quand le problème est traitée uniquement de manière technique. Jacques Ellul critiquait d’ailleurs le fait de répondre à un problème économique et social (et donc éventuellement écologique) par une réponse purement technique (et donc technocrate). Malheureusement, c’est ce que fait le gouvernement de Shinzô Abe (Parti Libéral Démocrate) élu en décembre 2012 au poste de premier ministre, chose incompréhensible quand l’on sait que 4 Japonais-e-s sur 5 souhaitent l’arrêt du nucléaire et la coalition de droite dont il fait partie est clairement pro-nucléaire comme en témoigne la volonté de relancer la filière nucléaire au Japon récemment alors que l’on annonce les premiers cancers chez des enfants originaires de la région de Fukushima : importation de combustible MOX depuis la France en avril, « sécurisation et fiabilisation » des installations nucléaires existantes, voire… volonté de démanteler (est-ce seulement possible ?) la centrale de Fukushima Daiichi pour la reconstruire (sic) ! C’est précisément cette réponse technico-technocrate à un problème majeure écologique de notre époque que je fustige ici. C’est ainsi que Christophe Sabouret – moins brillant que son père – a tenté, à grands renforts de chiffres, de tirer les leçons de Fukushima lors une conférence à l’université Lille 1 en février sans même aborder la réponse politique, que pourrait être par exemple la planification écologique que propose le Front de Gauche. Enfin, sachez qu’à l’occasion des deux ans de Fukushima, ARTE diffusera deux documentaires (« Le monde après Fukushima » et « Fukushima, chronique d’un désastre ») cette semaine les mardi 5 et jeudi 7 mars. Quant à la chaîne belge RTBF, elle diffusera le documentaire Welcome to Fukushima le lundi 11 mars sur la Trois à 21h05 et le mardi 12 mars sur la Une à 22h55.
Quelques sources d’informations utiles :
- Le blog de Fukushima.
- Fukushima, deux ans après, retour à l’anormal.
- La catastrophe de Fukushima au jour le jour sur le site de l’ARCO*.
- Fukushima Diary, le blog assez technique mais utile de Iori Mochizuki.
- Le groupe Facebook des veilleurs francophones de Fukushima.
- Le groupe Facebook « Fukushima informations ».
* Créée à la suite de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, l’ACRO est une association d’information et de surveillance de la radioactivité, dotée d’un laboratoire d’analyse et agréée de protection de l’environnement.
Même si je suis plus dubitative que toi sur les risques (notamment alimentaires et aussi sur le problème de la piscine numéro 4), je trouve ton article vraiment très intelligent et surtout très « pausé », sans pathos ni colère. Comme Teresa, je pense que le ton est le bon pour toucher les accro au Japon un peu « kikoolol » qui ne réfléchissent pas quand il s’agit de ce sujet. Merci François !!!
Bonjour Marianne,
Merci pour ton avis éclairé sur le contenu de cet article ! À vrai dire, j’appréhendais un peu les réactions car c’est un sujet sensible. Je pense avoir exactement décrit ce que je pensais quant à la question de partir en tant que touriste malgré le risque nucléaire.
Évidemment je te rejoins sur les risques alimentaires et sur le problème que pose la piscine du réacteur n°4 de la centrale de Fukushima. Loin de nier ces risques mon article a plutôt pour vocation d’essayer d’orienter celles et ceux qui souhaitent partir ou repartir dans ce magnifique pays (non ce n’est pas de la béatitude). Il ne s’adresse donc pas seulement à une tranche de passionnés complètement illuminés.
François
Excellent article et excellent point de vue !
Personnellement je suis allée au Japon en juin 2012 pour 2 semaines à Tokyo et plus largement dans la région de Chiba, et une fois sur place, on ne pense pas vraiment a cette menace. Nous avons peut être fait attention à l’eau que nous consommions uniquement en bouteille … Après on y pense certes, mais ce n’est pas cela qui nous a empêcher d’aller au Japon et d’y retourner cette année d’ailleurs !
Bonjour Yunina,
Merci pour ton commentaire. Content de voir que tu adhères également à mon propos. Pour le touriste qui part deux semaines je pense comme toi que le risque est assez faible si l’on fait attention à ce que l’on consomme. Après il serait fou de nier le changement que l’accident a causé dans la vie quotidienne des Japonais-e-s et des expatrié-e-s sur place.
Où comptes-tu partir cette année ?
François
Cher François, j’apprécie le contenu assez complet de ce post que pourtant n’est pas facile à développer.
Comme tu le dis, » Finalement, le plus important pour quiconque partant au Japon est simplement de s’informer. »
Toutefois, une fois sur place, des questions d’ordre pratique se poseront forcément, surtout concernant l’alimentation, qui ne seront pas faciles à résoudre.
Mais c’est comme ça.
Ta passion pour ce pays et sa culture ne t’empêche pas d’affronter sa réalité.
Tu dis aussi que « La meilleure façon d’aider le peuple japonais, non seulement dans la reconstruction des zones sinistrées par le séisme et le tsunami mais également dans la lutte contre le nucléaire, est tout simplement de voyager au Japon et contribuer ainsi à son économie et également marquer son soutien. »
SOUTENIR le JAPON! SOUTENIR LES JAPONAIS que malgré leur insistance n’arrivent pas à se faire entendre de leur Gouvernement concernant le ZÉRO nucléaire, pour des raisons purement économiques et intérêts industriels liés à l’argent, qui ne tiennent pas compte des conséquences désastreuses humaines et environnementales de cette catastrophe nucléaire majeure dans l’archipel, est un peu ou beaucoup notre devoir.
Ces conséquences continuent d’être vécues difficilement par la population proche de la Centrale…
On ne peut pas aimer un pays et sa culture sans se soucier de ses difficultés surtout si celles-ci sont graves.
Puisse le Japon être préservé des dangers du nucléaire dans l’avenir, mais ceci suppose une réelle volonté de tout un peuple et de ceux qui le gouvernent.
D’autres solutions existent-elles pour remplacer cette énergie mortifère?
Oui!
Alors, je te souhaite de belles rencontres lors de ton prochain voyage au Japon.
Je te lirai avec plaisir dès ton retour.
Ah! J’oubliais, samedi prochain, 9 mars 2013 aura lieu à Paris ✿ LA GRANDE CHAÎNE HUMAINE POUR L’ARRÊT DU NUCLÉAIRE CIVIL ET MILITAIRE ✿ J’espère que nous y serons nombreux! Une présence encore pour soutenir le Japon et demander à la France de tirer les conclusions de cette erreur humaine qui nous concerne également.
J’❤ le JAPON!
Chère amie,
Merci d’avoir développé ton avis !
Effectivement il s’agit d’un sujet peu évident à évoquer, et sur lequel chacun-e a un avis ou tente d’en avoir un… Tout semble tourner autour de l’acception ou non de cette énergie plus que de ses conséquences.
Oui c’est précisément car des questions d’ordre pratique vont se poser sur place à quiconque allant au Japon qu’il est important de s’informer avant le départ. Pas évident de contrôler en effet la provenance de ce que l’on sert en étant au restaurant, à l’hôtel ou à l’auberge !
Je suis également persuadé que le fait d’aller au Japon même en tant que simple touriste est une forme de soutien qui permet, si elle est concrétisée, de militer en défaveur du nucléaire. Je vais d’ailleurs participer à une manifestation antinucléaire devant le Matignon japonais le vendredi 24 mai (une manifestation de ce type a lieu chaque vendredi) et y rencontrer des militant-e-s antinucléaire. Je suis bien conscient que 80 % des Japonais-e-s sont contre le nucléaire mais des sondages ont montré en décembre que malheureusement ce n’était pas le principal sujet de préoccupation à l’occasion des élections législatives anticipées 🙁 Tu prêches donc un convaincu en écrivant que le peuple japonais n’arrive pas à se faire entendre car seul l’aspect économique est pris en compte. Je ne suis pas partisan de l’écosocialisme par défaut !
Nous pourrons nous rencontrer à la chaîne humaine samedi prochain pour en discuter plus longuement !
François
Bonjour François.
Nous sommes allés en août 2011 au japon et le sentiment d’insécurité ne nous a pas poursuivi pendant les 3 semaines passées sur l’archipel. Nous résidons à moins de 100 kms d’une centrale nucléaire et j’ai le sentiment que ce danger là est plus présent….
Le japon mérite d’être vu….et revu…. Marie
Bonsoir Marie,
D’après moi, il est important que les touristes qui se rendent au Japon ne perdent pas de vue que la situation est encore gravissime (sans exégérer) au Japon aujourd’hui. La situation du réacteur 4 de la centrale Fukushima Daiichi est très instable. Des milliers de familles sont encore sans toit et ont tout perdu. Je vis également à moins de 100 kilomètres d’une centrale (soit Gravelines, la plus grosse d’Europe avec ses 6 réacteurs – soit Nogent-sur-Seine). Ce n’est pas la seule raison qui m’amène à être un militant anti-nucléaire actif. Nous devrions tou-te-s participer à cette lutte pour une planification écologique ne serait-ce que pour préserver les générations futures.
François
Bonsoir François.
Depuis que je me suis rendue au mémorial de la paix à Hiroshima mon sentiment vis à vis du nucléaire a évolué… Bien sûr, en 1945, c’était une bombe et non du nucléaire civil, mais j’essaie de sensibiliser mes élèves à ce danger. En seconde, le programme porte toute l’année sur le développement durable, l’occasion de leur montrer que l’on peut fonctionner autrement… mais le chemin est encore bien long…
En troisième, c’est à travers l’histoire des arts et le journal d’Hiroshima que j’ai réussi à les faire réfléchir sur ce danger, qu’il soit civil ou militaire.
Bonne soirée à toi. Marie
Bonjour François,
merci pour cet article juste et documenté.
Notre association, solidarité Japon http://solidaritejapon.org, crée après les catastrophes à Montpellier, puvre à diffuser des informations et soutenir la reconstruction de cette région sur le long terme.
Par ailleurs, je suis actuellement au Japon un voyage repoussé après Fukushima – et je suis toujours aussi ravie par le pays et ses habitants, je conseille.