Une fois n’est pas coutume je parlerai pour une fois d’un sujet qui s’éloigne des carnets de voyage ou du thème du voyage au Japon. Quoique… Les restaurants japonais sont devenus assez courants dans la région Nord-Pas de Calais depuis quelques années. La plupart d’entre eux sont généralement tenus par des Chinois-e-s et proposent les éternels menus sushis dans des dizaines de formules qui laissent souvent de la qualité des aliments (surgelés, peu travaillés). Il existe un seul restaurant dit « authentique » tenu par des Japonais-e-s et proposant des formules variées et peu courantes dans notre région.
Ce mercredi soir nous étions ainsi sept collègues à avoir réservé une table au restaurant Negishi de Valenciennes tenu par Monsieur Negishi sur la recommandation d’un collègue qui ne pouvait pas être parmi nous cette fois-ci. J’avais déjà entendu parler de ce restaurant par le biais d’ami-e-s et de l’école japonaise de la Madeleine. Le restaurant avait d’ailleurs tenu un stand à la fête de l’école il y a quelques années sur lequel étaient vendus des bentô à emporter. Il me fallait donc essayer ce restaurant après en avoir entendu tant de bien.
Nous avions réservé une table pour huit personnes et nous sommes retrouvé-e-s finalement à sept dont cinq quasiment au même moment. Le chef nous a proposé d’entrée un assortiment de plusieurs plats pour notre groupe comme il a l’habitude de faire lorsqu’il s’agit de groupes de collègues d’après ses dires. Nous avons donc pu découvrir ensemble plusieurs plats de la carte à commencer par les edamame (枝豆) en guise d’amuse-gueules. Il s’agit de gousses de haricots verts dont il faut extraire les graines à la main. Ces haricots sont très répandus au Japon et notamment dans les izakaya (居酒屋), sortes de bar/brasserie très populaires. Nous avons ensuite enchaîné avec un nasu dengaku (茄子田楽), une aubergine dont le goût est quelque peu masqué par une sauce miso sucrée qui semble avoir fait l’unanimité sur les papilles de notre groupe ! Difficile d’apprécier un repas japonais en appliquant une « grille de lecture » occidentale ou française. En effet, même si cette aubergine aurait pu passer pour une entrée il s’agit en fait de l’un des nombreux plats prévus dans l’enchaînement. Le repas japonais est souvent composé de la sorte par beaucoup de petits plats dans lesquels on « picore » au gré des envies. Nous passons ensuite à des plats plus chauds en avalant chacun-e deux gyôza (餃子) ces sortes de grosses raviolis originaires de Chine mais très populaires au Japon. Moi qui souhaitais commander un okonomiyaki (お好み焼き) suit ravi de constater qu’il s’agit du prochain plat. Nous partageons à cinq ce plat à mi-chemin entre une omelette et une pizza. La comparaison est assez mauvaise car c’est un plat à part entière, on doit donc parler clairement d’okonomiyaki. J’en avais déjà mangé lors de mon premier au voyage en octobre 2010 : à Kyoto et à Osaka d’où est originaire l’une des deux recettes, l’autre provenant d’Hiroshima. Ici j’ai oublié de demandé de quel type il s’agissait. Toujours est-il que normalement on choisit les ingrédients que l’on souhaite/aime (okonomi – お好み) voir griller (yaki – 焼き) sur la plaque chauffante. Nous n’avons pas pu bénéficier de ce spectacle.
Anaïs, une collègue, nous a rejoint plus tard avec son copain et nous avons passé une nouvelle commande. Ce sera pour la plupart d’entre nous un saba shioyaki (鯖塩焼き) qui est un maquereau fumé, très bon. J’avais déjà goûté au Japon et en ai profité pour le recommander à tout le monde ! En accompagnement nous avons pris un bol de riz parsemé de poudre de shiso (しそ) un condiment assez répandu dans la cuisine japonaise dont l’odeur est très agréable. J’ai pu piquer également dans l’assiette de mon voisin une partie d’un crabe pané (kani no karaage – 蟹の唐揚げ), spécialité de la maison, pas mauvais ma foi ! Pour finir, nous étions plusieurs à prendre en dessert des glaces mochi (餅) composées de glace à l’intérieur et de mochi autour. Plusieurs parfums dont deux exceptionnels : fleurs de cerisiers sakura (桜) et thé vert maccha (抹茶). À noter que le restaurant est assez bien fourni en boisson avec notamment pour les bières des Sapporo, Kirin et Asahi et de nombreux sake (酒) et shôchû (焼酎), un alcool distillé à partir de riz et de pomme de terre. Le fameux alcool de prunes umeshu (梅酒) reste une valeur sûre pour l’apéritif. Enfin, voici les impressions qu’Anaïs a bien voulu livrer pour ce blog :
Restaurant japonais très sympa de Valenciennes, on y découvre des plats de la cuisine traditionnelle japonaise. J’ai eu l’occasion de goûter une aubergine au miso (nasu dengaku) et un maquereau fumé (saba shioyaki) et une pâtisserie aux haricots rouges (dorayaki). L’ensemble de ce que j’ai pu déguster était très goûteux et l’accueil et le service était très prévenant et gentil.
Comptez environ 30 à 50 euros selon votre appétit, vous ne serez pas déçu-e-s ! Le restaurant est ouvert tous les jours sauf le lundi et les mardi, samedi et dimanche midi. Il est possible d’emporter des plats, ce qui peut être pratique le midi notamment pour les étudiant-e-s. À noter qu’une nouvelle maître sushi viendra depuis le Japon à partir de ce mois-ci pour exercer ! Il est conseillé de procéder à une réservation (au 03 27 25 72 31) quelques jours avant pour être sûr d’avoir une table surtout pour des groupes importants. Le restaurant est situé près de la gare de Valenciennes et de l’arrêt de tramway Clémenceau à l’adresse « 80 Avenue Georges Clémenceau ». Il faut environ 45 minutes depuis Lille.