Pink Floyd au Japon

Hier, samedi 2 avril 2011, passait à Lille un groupe hommage à Pink Floyd. The Australian Pink Floyd Show est un groupe reconnu par le groupe original officiellement. Ce concert fut mémorable bien que l’on n’y a pas retrouvé la magie du Floyd. Ce concert n’a aucun rapport avec le Japon mais j’aimerais parler un peu de Pink Floyd et du Japon.

Après une recherche et à ma connaissance, il n’existe pas de groupe hommage à Pink Floyd au Japon ou bien ils sont amateurs et peu connus. Ceux d’hier sont professionnels et tournent à travers toute la planète. Hier, nous avons eu droit à 20 titres mythiques de la période allant des débuts du groupe dans les années 1960 (Arnold Layne) aux deux derniers albums : A Momentary Lapse of Reason en 1988 et The Division Bell en 1994.

Alors une première question m’est venue à l’esprit ces jours-ci : quand Pink Floyd est-il venu au Japon ? Le groupe est passé trois fois par le pays du soleil levant lors de sa période active. Autant dire que depuis 1994, les espoirs de voir le groupe continuer à jouer sont très faibles : plus aucun album studio, plus de concerts et récemment Rick Wright a rejoint Syd Barrett là-haut.

Pink Floyd a tourné une première fois au Japon à l’été 1971 alors que l’album Meddle devait sortir à l’automne de la même année. A cette époque le groupe avait déjà sorti quatre albums : The Piper at the Gates of Dawn (1967), A Saucerful of Secrets (1968), Ummagumma (1969) et Atom Heart Mother (1970). Le groupe joua d’abord les 6 et 7 août au festival Hakone Aphrodite (箱根アフロディーテ) dans la campagne japonaise. Le 9 août ils conclurent leur premier passage au Japon par le Festival Hall de Osaka. Le groupe était en pleine tournée pour Meddle et jouait déjà des morceaux de ce futur album comme le mythique Echoes. Ils jouèrent également d’autres morceaux de leur période psychédélique comme en témoigne l’enregistrement qui suit.


Pink Floyd – Atom Heart Mother (Live at Hakone Aphrodite – 6 août 1971).

Le groupe est revenu au pays du soleil levant quelques mois plus tard au printemps 1972 après la sortie de leur album studio Meddle. Ils assurèrent six dates pendant cette tournée dans différentes villes du Japon : les 6 et 7 mars au gymnase de Tokyo, les 8 et 9 mars au Festival Hall de Osaka, le 10 mars au gymnase de Kyoto et enfin le 13 mars au Nakajima Sport Center de Sapporo. La date du 11 mars à Yokohama fût annulée. Ces concerts font partie du Dark Side of the Moon Tour qui – dois-je le préciser ? – portait le même nom que l’album éponyme dont ils jouèrent de nombreux morceaux. L’album sortit un an plus tard au printemps 1973.

Le groupe est apparu au Japon pour la dernière fois pour la tournée de A Momentary Lapse of Reason, son avant dernier album. Le contexte du groupe à cette époque n’était clairement plus le même que 16 ans auparavant : procès de Roger Waters avec le reste du groupe, différend de Rick Wright (paix à son âme), le claviériste du groupe avec Roger Waters… Le son de cet album est très particulier avec une batterie aux rythmes très « années 80 ». La tournée dura huit dates au printemps 1988 dont les 2 et 3 mars au Nippon Budôkan (日本武道館), grande salle d’arts martiaux de Tokyo où de nombreux artistes rock se produisent. Le Floyd passa également au gymnase national de Yoyogi (国立代々木競技場第一体育館) à Tokyo les 4, 5 et 6 mars. Les dernières dates du groupe au Japon furent : les 8 et 9 mars au Osaka Castle Hall (大阪城ホール) et le 11 mars au Nagoya Rainbow Hall (名古屋レインボーホール). Le groupe ne tourna pas en Asie à l’occasion de sa dernière tournée pour The Division Bell en 1994.

J’aurais souhaité vous proposez plus de vidéos ici mais celles du concert au Budôkan en 1988 sont de trop mauvaise qualité. En contrepartie, vous pouvez trouver des enregistrements de certains concerts de Pink Floyd au Japon sur le net ! Par exemple, deux concerts de la deuxième tournée sont disponibles sur le forum de Seed Floyd ou sur Ace Bootlegs (qui propose même les pochettes).

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Une autre chose intéressante à observer à propos de Pink Floyd au Japon est le nom des albums qui sont littéralement traduits en japonais ! Certains titres de chansons sont également traduits librement. Sachez au passage que Pink Floyd peut s’écrire en katakana pinku furoido (ピンク・フロイド). Voici simplement le titre des albums studios en japonais (et leurs traductions) :

  • 1967 : The Piper at the Gates of Dawn – yoake no kuchibuebuki (夜明けの口笛吹き)
  • 1968 : A Saucerful of Secrets – shinpi (神秘)
  • 1969 : More – moa (モア)
  • 1969 : Ummagumma – umaguma (ウマグマ). Note : uma (馬) signifie « cheval » et guma ou kuma (熊) signifie « ours ». Y aurait-il un rapport avec ces mots japonais dans le titre de l’album originel ?
  • 1970 : Atom Heart Mother – genshi kokoro haha (原子心母)
  • 1971 : Meddle – osekkai (おせっかい)
  • 1972 : Obscured by Clouds – kumo no kage (雲の影)
  • 1973 : The Dark Side of the Moon – kyôki (狂気), ici le nom de l’album en japonais signifie « folie ».
  • 1975 : Wish You Were Here – honoo ~ anata ga koko ni ite hoshii (炎〜あなたがここにいてほしい)
  • 1977 : Animals – animaruzu (アニマルズ)
  • 1979 : The Wall – za・uooru (ザ・ウォール)
  • 1983 : The Final Cut – fainaru・katto (ファイナル・カット)
  • 1987 : A Momentary Lapse of Reason – utsu (鬱) qui signifie « dépression » donc pas une traduction mot à mot du titre original.
  • 1994 : The Division Bell – tsui (対), ici pareil pas de traduction mot à mot, le mot signifie « couple » ou « paire » mais aussi « contre » ou « opposition », ce qui n’est pas sans rappeler la séparation entre Roger Waters et le groupe dans les années 1980…

2 réflexions au sujet de « Pink Floyd au Japon »

  1. Très étrange de traduire les titres des albums dans une langue ou une autre, y compris le nom du groupe, est-ce le japon en particulier et quelle raison à cela s’il y en a une ?

    1. J’avoue que c’est bien une des premières fois où je vois des noms d’albums traduits en japonais. Après faut-il nécessairement une raison de les traduire ?

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